Si la pandémie de Covid 19 a engendré un impact considérable sur l’économie mondiale avec notamment une diminution drastique de la consommation et de la production, on constate, paradoxalement, une véritable baisse concernant les défaillances d’entreprises. C’est ainsi qu’à la mi-novembre 2020, une baisse de 29% avait été enregistrée concernant les Petites et Moyennes Entreprises (PME) par rapport à 2019 et de manière plus globale, pour l’ensemble des entreprises les défaillances ont chuté de près de 40% et ce, tous secteurs confondus.
Au regard de l’importance de la crise économique et sanitaire dont l’impact est certainement le plus important que l’économie ait connu depuis les chocs pétroliers et la crise de 2008, ces chiffres interpellent.
La baisse significative des défaillances constatée est-elle révélatrice de la réelle bonne santé des entreprises ou, malgré la reprise plus forte de l’activité, ces dernières n’en demeurent-elles pas encore fragilisées par leurs dettes ?
Des statistiques très satisfaisantes en 2021.
L’année 2021 a enregistré des statistiques plutôt satisfaisantes s’agissant des défaillances d’entreprises, maintenant leur nombre à un niveau bas. En effet, entre janvier 2020 et décembre 2021, le nombre de défaillances d’entreprises enregistré a reculé de 12,7% par rapport à l’année 2019-2020. On peut même aller plus loin en soulignant que le recul des défaillances est encore plus marqué entre fin décembre 2019 et fin décembre 2021, où une baisse de 46,6% a été enregistrée. Cette baisse drastique est constatée quel que soit le secteur d’activité de l’entreprise.
Plusieurs raisons expliquent cette nette diminution des défaillances d’entreprises. Initialement, au début de la crise Covid 2019, la fermeture des tribunaux de commerce ainsi que les mesures ayant modifié temporairement les dates de cessation de paiement ont justifié la baisse du nombre de défaillances.
Mais en réalité, si l’intégralité des pronostics de défaillances ont été déjoués, c’est principalement en raison des interventions publiques telles que les Prêts Garantis par l’Etat (PGE) ou le chômage partiel, les moratoires mis en place par les banques ou encore l’arrêt des assignations en procédure par l’URSSAF. En effet, 90% du choc a été absorbé par les administrations publiques jusqu’à présent.
Concrètement, ces mesures de soutien sont venues apporter des aides de trésorerie, ont permis aux entreprises de réduire ou retarder le paiement de certaines charges et par conséquent, ont également permis de réduire le risque de faire défaut sur ces paiements.
L’ensemble de ces mesures a garanti aux entreprises en difficulté d’être maintenues et d’éviter alors la défaillance.
Les perspectives d’activité 2022.
L’INSEE prévoit une poursuite de la reprise, avec un PIB qui progresserait de 0,4% au premier trimestre 2022 et de 0,5% au second. Si ces prévisions se concrétisent, la France enregistrerait sa meilleure performance en plus de 50 ans, notamment après la chute de plus de 20% du PIB en 2020 suite à la crise sanitaire.
C’est la raison pour laquelle les grandes entreprises françaises affichent notamment un véritable optimisme en ce début d’année 2022. En effet, la rentabilité financière a bondi de manière significative tout comme le niveau d’embauches qui n’a jamais été aussi élevé en France depuis 2011.
Néanmoins, quand bien même les perspectives d’activité sont réjouissantes et que l’on s’accorde tous sur l’efficacité de l’aide sur le niveau de trésorerie des bénéficiaires, on ne peut, en revanche, nier le risque de défaillance qui est bien réel.
Un risque élevé de défaillances entre 2022 et 2023 ?
A l’heure actuelle, l’abandon progressif des différents dispositifs de soutien a entraîné une hausse de 9% des défaillances d’entreprises en décembre 2021.
Malgré ce constat, les chiffres de l’année 2021 demeurent inférieurs d’un tiers (environ 36%) à ceux observés avant la pandémie, à savoir entre 2019 et 2020. Ces chiffrent suggéreraient qu’aucune reprise des défaillances ne devrait avoir lieu, tout comme aucune vague de faillites à venir. Et pourtant !
Si les entreprises ont trouvé leur salut dans les PGE, lesquels leur ont permis de financer à taux réduit leur besoin de trésorerie et de reconstituer leurs réserves de liquidités, force est de constater que ces entreprises bénéficiaires sont tenues d’honorer leurs obligations et de rembourser le crédit octroyé.
En effet, devant la manne financière ouverte aux entreprises via les différents financements bancaires, ces dernières ont vu leur taux d’endettement augmenter et par conséquent se retrouvent donc potentiellement exposées au risque de ne pas pouvoir honorer leur dette vis-à-vis de leurs créanciers.
Ainsi, face à la menace de défaut de paiement en cascade, les sociétés d’une certaine taille accordant ou ayant accordé des en-cours significatifs à leurs clients ont tout intérêt de prévoir les défaillances possibles en les garantissant entre autres par l’assurance-crédit.
L’absolue nécessité de prévoir l’avenir
Le meilleur moyen de réduire les impacts de ces défaillances potentielles est, en effet, d’étudier la santé financière de vos clients.
Cela permet de constituer un véritable rempart contre le risque de défaillances en déterminant quels sont les montants financiers engagés à garantir et donc à assurer.
Pour les compagnies ayant déjà souscrit un tel contrat, il apparaît opportun d’en revoir les termes en vue de prendre en charge une potentielle hausse du niveau de risque en le complétant éventuellement avec le contrat CAP et CAP +.
Karine Caruel vous accompagne toute l’année pour suivre cette démarche d’analyse et de souscription. Son suivi simplifie votre travail de contrôle tout en apportant les indices nécessaires à votre prise de décision.
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